73. ENCYCLOPÉDIE : THOMAS HOBBES
Thomas Hobbes (1588-1679) est un scientifique et un écrivain anglais considéré comme le fondateur de la philosophie politique.
Il puise dans la science du corps humain de quoi fonder une science politique, notamment dans sa trilogie De cive (Du citoyen), De corpore (Du corps), De homine (De l’homme) puis son œuvre majeure, Léviathan.
Il considère qu’alors que l’animal vit dans le présent, l’homme veut se rendre maître du futur pour rester en vie le plus longtemps possible. Pour cela, chaque homme tend à s’accorder à lui-même la plus haute importance possible et à diminuer de gré ou de force celle des autres. Dès lors il accumule du pouvoir (richesse, réputation, amis, subordonnés) et essaye de voler du temps et des moyens aux autres hommes de son entourage.
Thomas Hobbes lance notamment la fameuse formule : « L’homme est un loup pour l’homme. »
En toute logique, l’animal humain fuit l’égalité avec les autres, entraînant ainsi la violence et la guerre. Selon Hobbes, la seule possibilité d’empêcher l’homme de désirer prendre le dessus sur les autres est de le forcer à la coopération par… la coercition. Il est donc nécessaire, selon lui, qu’il y ait une puissance hégémonique (née d’un contrat entre les hommes) qui impose à l’animal humain de ne pas se laisser aller à ses penchants naturels de destruction de ses congénères. L’Hégémon devra avoir des droits très étendus pour empêcher tous les conflits de se développer.
Pour Hobbes, le paradoxe est le suivant : l’anarchie entraîne la réduction de la liberté, avantageant le plus fort. Seul un pouvoir coercitif centralisé fort peut permettre à l’homme d’être libre. Encore faut-il que ce pouvoir soit détenu par un Hégémon souhaitant le bien-être de ses sujets et ayant dépassé son égoïsme personnel.
Edmond Wells,
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V.